L’hélico individuel à 145 000 euros

jeudi 26 janvier 2012

BHR Hélitechnica, concepteur d’hélicoptères ultralégers en composites, a obtenu la certification pour l’appareil le moins cher du marché.
Au premier plan : Pascal Bernuchon, dirigeant. Dans l'hélicoptère Fandango, au second plan : Daniel Michau, directeur commercial. Le Mustang est à l'arrière-plan - Photo Jean-Daniel chopin/« Sud Ouest »)On attendait Pascal Bernuchon, dirigeant de BHR Hélitechnica (Anglet), sur le Fandango, cet hélicoptère ultraléger en composites de carbone, développé depuis plusieurs années, notamment pour les besoins d’écoles de pilotage, et en attente de certification. Mais voilà que l’ancien pilote professionnel prend la filière aéronautique de vitesse avec la certification, en décembre dernier par la Direction générale de l’aviation civile, d’un hélicoptère individuel qui serait commercialisé au tarif de 145 000 euros, le moins cher du marché. Une première.

Marché de 3 000 appareils
Mustang, tel est le nom de cet appareil qui porte en lui de vieux rêves à la Jules Verne de « démocratiser le vol en hélicoptère » : une base de moteur automobile de l’industrie et une structure intégralement composite (kevlar nid-d’abeilles, fil de carbone). « Le Mustang va permettre une utilisation libérée de l’hélicoptère : 260 mouvements par an, avec une licence de pilote d’hélicoptère de quelques dizaines d’heures. Son utilisateur pourra se poser dans son jardin, sous réserve qu’il ne soit pas situé en agglomération et qu’il n’y ait pas de nuisance pour les voisins », assure Pascal Bernuchon.

L’entrepreneur a créé il y a vingt ans son premier prototype. Aujourd’hui, il peut revendiquer sa qualité de visionnaire, car le Mustang, étudié dans le plus grand secret depuis cinq ans, va s’inscrire dans la nouvelle classe « ultralégère adaptée aux voilures tournantes » d’hélicoptères, en cours de création. « Le décret d’application est en train de sortir », assure Pascal Bernuchon, qui a misé plusieurs millions d’euros en recherche et développement sur le Mustang, et se trouve de fait seul sur ce créneau.

La conception du Mustang a mobilisé les 14 salariés de l’entreprise, dont des ingénieurs issus de l’Estia (Bidart), du bureau d’études BHR et de l’unité d’assemblage Hélitechnica. L’heure est désormais à la production. BHR Hélitechnica investit 1,7 million d’euros (y compris le foncier de 2 455 mètres carrés) dans la construction d’une unité de 1 800 mètres carrés dans la technocité de Bayonne. Dans ce parc d’activités de la filière aéronautique inauguré en décembre 2010, Pascal Bernuchon entend mettre à profit son marché, qu’il estime à « 3 000 appareils sur quinze ans ».

Une usine à venir à Bayonne
L’usine bayonnaise sera livrée le 31 août prochain et devrait être doublée d’une entité à Vitoria, au Pays basque espagnol. Pour le site français, la Région Aquitaine a accordé une aide de 50 000 euros. Le projet est porté par l’emprunt : « Une banque nous suit, pas facilement. » Les années de développement ont été financées par la partie bureau d’études (BHR) et ses prestations d’ingénierie : « Des études menées pour la filière. »

Depuis la publication de la certification du Mustang, Daniel Michau, directeur commercial, est assailli de demandes. « Cet hélicoptère, nous allons le vendre au monde entier. Si nous en avions fabriqué 50, nous les aurions déjà vendus. Mais la sagesse veut que nous n’avancions que lorsque nous aurons la capacité à suivre au niveau de la production. »

Transfert de technologie
De fait, BHR Hélitechnica met actuellement la dernière main à un « très gros contrat » avec un pays africain, pour la commercialisation de l’hélicoptère à des fins civiles de transport sanitaire. « Nous avons signé un protocole d’accord en octobre 2011 et nous allons effectuer un transfert de technologie pour que nos acheteurs assemblent et entretiennent eux-mêmes les appareils. » Pour le restant de la production, malgré des voyages fructueux en Chine et des sollicitations de l’étranger, le Mustang sera assemblé au Pays basque. « Notre "business model" interpelle tout le monde. Nous avons réussi à avancer pendant cinq ans sans nous exposer. Nous allons continuer ainsi », assurent Pascal Bernuchon et Daniel Michau. (...) Lire la suite sur sudouest.fr

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