122 sorties cet été pour la Sécurité civile

mercredi 24 août 2011

Secours
Les équipages de la base d’hélicoptères de la Sécurité civile de Pau sont intervenus à de nombreuses reprises depuis le début de l’été à bord de Dragon 64.
Rencontre
Le comportement des personnes secourues en montagne peut être décisif lors des interventions de l’hélicoptère.

Leur métier, sauver.
n médecin et une infirmière sont présents dans l'hélico - Photo © Ascencion TorrentDepuis le 1er juillet, les équipages de la Sécurité civile sont intervenus à 122 reprises pour secourir des personnes blessées. Pour le seul mois d’août, on compte 59 interventions.

Quatre pilotes et quatre mécaniciens forment l’équipe de la base d’hélicoptères de la Sécurité civile à Pau-Uzein. Ils interviennent depuis 1962 sur le département ainsi qu’en partie sur le Gers, les Landes, les Hautes-Pyrénées à bord du fameux Dragon 64 aux couleurs jaune et rouge. En permanence, toute l’année, du matin à la nuit tombée, un équipage pilote-mécanicien est prêt à intervenir. Transferts de malades, sauvetages en montagne sont les missions les plus courantes.

Cette semaine, Patrick Claquin, chef de la base paloise, et Patrice Forestier, mécanicien, sont de permanence. Patrick Claquin, plus de 9 000 heures au compteur, chef de base depuis 1997, résume la journée : « En arrivant le matin, le mécano fait une visite avant le premier vol tandis que le pilote d’alerte se lance dans la lecture des mails et les démarches administratives. Nous sommes sous l’autorité directe du préfet. Nous rendons compte de chaque mission, nous devons gérer au plus serré les 57 000 euros par an qui nous sont affectés pour faire vivre la base et faire le travail de secrétariat (NDLR : le poste a été supprimé dans le cadre des économies de la fonction publique). »

Ces jumelles JVN permettent de capter la moindre lumière dans la nuit - Photo © Ascencion TorrentEt le ministère de l’Intérieur compte chaque sou. Ainsi, au lieu de 17 000 heures affectées pour l’année aux 32 appareils des 24 bases de l’Hexagone (et outre-mer), les hélicoptères de la Sécurité civile ne devront voler que 16 521 heures pour permettre d’amortir l’achat de pièces neuves. À raison de 2 500 euros l’heure de vol en mission, chaque minute compte !

À la base de Pau, tout le monde met la main à la pâte. Entre deux missions, on règle la paperasse, on tond les pelouses, on bricole, on répare les véhicules. Mais dès que l’alerte arrive, l’équipage est prêt dans l’instant. « Chaque mission est une expédition. On doit réfléchir à ce qu’on va faire, se préparer, prendre le matériel nécessaire. À partir des éléments donnés, on échafaude une stratégie. On se rend sur les lieux. On adapte. On décide. On réalise les actes techniques avec procédure et check-list précises », détaille Patrick Claquin. « Partir c’est bien, mais il faut revenir avant tout. Le commandant de bord est celui qui doit prendre les décisions. Notre travail représente des phases intenses entre des espaces de liberté. Notre travail est un mélange de procédures un peu routinières, de vigilance extrême et d’adaptation aux situations. »

Pré-alerte. Un homme est tombé d’un toit à Ainharp, en Soule. « Le médecin sur place va décider du mode de transport », explique le pilote. « Dragon peut intervenir en une demi-heure le jour ou une heure la nuit dans un rayon de 100 km. » Le pilote repère le lieu sur l’ordinateur et prend le point GPS. À 15 h 40, l’alerte est confirmée.

« Aucune prise de risque inutile »
Patrick Claquin est le chef de la base paloise - Photo © Ascencion TorrentDans la minute l’équipage est à bord. À 500 mètres d’altitude, Dragon 64 file à 240 km/h. 16 minutes plus tard, Dragon fait un cercle autour du lieu du drame pour détecter un éventuel obstacle. La voiture des pompiers sert de repère. L’hélicoptère se pose dans un champ à quelques mètres du blessé. Traumatisme crânien. Un quart d’heure plus tard, la victime arrive à l’hôpital de Bayonne, assisté d’un médecin et d’une infirmière.

« Parfois il nous faut refuser des missions. C’est dur car on culpabilise, c’est ce qu’on appelle le syndrome du Saint-Bernard. Mais notre devoir, c’est aucune prise de risque inutilel », rappelle le chef de base. Face au risque, professionnalisme et passion : « Chez nous les gens arrivent heureux au travail », conclut Patrick Claquin.

« Chaque mission est une expédition qui demande réflexion, préparation, stratégie, adaptation. »

Patrick Claquin, chef de la base Antoine-Martinez de Pau-Uzein

17 587 personnes secourues depuis 1962

l Depuis 1962, la base de Pau a effectué 28 100 heures de vol en mission et secouru 17 587 personnes. En moyenne, 700 missions par an dont un tiers en montagne et 20 % en vol de nuit. Par exemple, en juillet, Dragon 64 a effectué 67 heures de vol pour 63 missions avec 86 treuillages de jour et 19 de nuit.

l L’histoire de la base de Pau est liée au développement du bassin de Lacq. Face aux risques inhérents à l’exploitation du gaz, on a créé la base en même temps qu’une antenne des pompiers de Paris. Elle a démarré le 6 juillet 1962 avec deux pilotes et deux mécaniciens et était hébergée dans les locaux de Turbomeca. Elle s’appelle « base Antoine Martinez », du nom d’un pilote qui s’est crashé en 1972 sur une ligne électrique lors d’une opération de sécurité routière près de Lacq.

ZOOM
Les gestes qui aident à être secouru par Dragon 64

S’ils sont habitués à des situations difficiles avec des secours au ras des parois et sous fortes rafales de vent, les équipages de Dragon 64 ne sont pas à l’abri des drames. On se souvient entre autres des accidents de 2003 (un CRS tué lors d’un crash sur l’Arbizon) et de 2006 quand le Dragon s’est écrasé près de Gavarnie, tuant trois personnes.

Pour éviter les secours compliqués ou le temps perdu à chercher, les premiers renseignements doivent être précis. L’équipage a besoin de savoir ce que voit la victime, comment elle est habillée, etc. Savoir si la victime a un objet lumineux ou brillant (couverture de survie, lampe, téléphone) pour signaler sa présence à l’équipage. Les détenteurs de téléphones nouvelle génération ont généralement le GPS dans leur appareil et peuvent donner leur situation exacte. En montagne, il est également important de connaître les signaux à faire. Les deux bras en diagonale, comme pour dessiner la barre transversale d’un N signifient « non, je n’ai pas besoin de secours ». Les deux bras levés comme la fourche du Y signifient « Yes, j’ai besoin de secours ».

Patrice Forestier et Patrick Claquin évoquent également la recherche de deux mamies égarées dans les bois près de La Pierre-Saint-Martin il y a quelques semaines : « Nous avons tourné 1 h 30 au-dessus des bois. Un secouriste a été déposé dans une clairière pour les appeler. Si elles étaient restées à découvert dans cette clairière qu’elles ont traversée, nous les aurions tout de suite retrouvées et elles n’auraient pas passé la nuit dehors », explique Patrick Claquin. (...) Lire la suite sur larepubliquedespyrenees.fr

Vos commentaires

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Attention, votre message n’apparaîtra qu’après avoir été relu et approuvé.

Qui êtes-vous ?
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.