Les hélicoptères du Samu interdits de vol de nuit

vendredi 1er avril 2011

Une réglementation européenne sème le trouble.
Mieux vaut choisir ses horaires... Les hélicoptères du Samu risquent, en effet, de ne plus pouvoir voler de nuit. Deux textes réglementaires se télescopent. La réglementation européenne (OPS 3), d’une part, considérant que les évacuations sanitaires relèvent des règles du transport public de passagers, impose aux pilotes du Samu de s’entraîner de nuit, en plus de leur activité liée aux activités hospitalières. L'EC135 du Samu 13 - Photo © Boris Horvat / AFP Mais, d’autre part, un récent décret dit "Borloo" (décret n° 2010-1226 du 20 octobre 2010) limite le trafic des hélicoptères dans les zones à forte densité de population. On arrive au paradoxe suivant : les pilotes de Samu peuvent voler la nuit avec un malade ou un blessé, mais ils ne peuvent pas s’entraîner pour mener cette mission en toute sécurité.

"La réglementation européenne, qui nous a été récemment rappelée, par les directions régionales de la Direction générale de l’aviation civile, ne tient même pas compte de la réalité du terrain et de ce décret", souligne Thierry Couderc, délégué général de l’Union française de l’hélicoptère. Il déplore, par ailleurs, l’obligation de Bruxelles d’emporter un deuxième membre d’équipage qui "n’a pas été contestée par la France, alors qu’on n’a pas les moyens financiers de l’appliquer et que le ministère de la Santé n’entend pas prendre les investissements à sa charge".

L’activité héliportée des Samu fait appel à quatre grands opérateurs qui ont chacun plus de deux cents salariés et dix hélicoptères. Si l’astreinte des pilotes est H24, le nombre d’heures de vol n’est pas significatif, car les voilures tournantes ne sont mises en oeuvre que pour les missions urgentes d’évacuation primaire, lors d’un accident routier, par exemple. Des milliers de vies ont ainsi été sauvés en médicalisant sur place les blessés. De nombreux transferts sont, par ailleurs, effectués entre établissements hospitaliers quand l’état du malade le nécessite. Dans certains cas, notamment quand le réseau routier n’est pas fluide, les coûts de la voie aérienne sont proches de ceux de mise en oeuvre d’une ambulance spécialisée avec une équipe de médecins urgentistes à bord. Thierry Vigoureux source

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