Vol peu banal pour la Rega dans l’Ain

mercredi 19 janvier 2011

Un hélicoptère genevois n’est pas passé inaperçu en intervenant de nuit sur la place d’un village français.
Le drame est particulièrement sordide. L’intervention des secours, étonnante pour les témoins. Une femme de 32 ans, poignardée violemment au visage et au cou par son mari, jeudi soir dans le village d’Izernore près d’Oyonnax (Ain), a nécessité l’action des sauveteurs genevois de la Rega. Leur hélicoptère s’est posé de nuit, sur une place publique, avant d’évacuer la victime vers les HUG en 17 minutes.

Techniquement, « c’est peu banal », convient Jean-Jacques Steiner, l’un des sauveteurs embarqués à bord. « Ce genre d’intervention en milieu urbain, inconnu et de nuit requiert une attention particulière ».

Pour preuve ? L’Eurocopter 135 des HUG a pu se poser à quelques mètres de la victime, soit devant l’église, sous les yeux d’une centaine de badauds, de pompiers et de policiers. Dans le viseur du pilote : un rectangle de la dimension d’un terrain de basket. Un jeu d’enfant ? « Atterrir dans ces conditions, c’est un peu comme se garer en voiture. Il faut évaluer les distances, les risques, les dangers et parfois renoncer », tempère le professionnel. A Genève, les Pont Suter et Butin, les quais, et même des routes, ont déjà fait office d’héliport.

De nuit, des lunettes amplifient la lumière
Dans un environnement urbain, poteaux et câbles électriques représentent la principale hantise des sauveteurs, surtout en zone inconnue. « Quand nous intervenons en France, nous ne disposons pas de carte aéronautique qui les répertorie. Il faut être vigilant, s’appuyer sur les indications données par les secouristes sur place. » Et ouvrir ses yeux, tout simplement. Chacun des trois membres de l’équipage doit balayer du regard son secteur. Et à l’heure du redécollage, on n’oublie pas de prévenir les riverains. « Les casquettes et les perruques vont s’envoler », lance parfois à la cantonade Jean-Jacques Steiner. Plus sérieusement, il doit surtout rappeler de relever les stores et de tenir les poussettes…

Cette intervention en France voisine s’est déroulée de surcroît de nuit, comme près d’un cinquième des sorties de la Rega. Le pilote dispose alors de lunettes qui amplifient jusqu’à 3000 fois la lumière. « On voit comme en plein jour, mais tout est vert », décrit Jean-Jacques Steiner.

Quant à savoir pourquoi la Rega genevoise a opéré au-delà de la frontière et aussi loin, la réponse est simple : des conventions existent avec les départements limitrophes, en particulier avec l’Ain depuis 1993.

Dans ce secteur, le rayon d’action des secouristes genevois s’étend de Divonne à Bellegarde et parfois jusqu’aux portes de Bourg-en-Bresse. Cela concerne un tiers des missions d’urgence, soit en moyenne 70 cas par an. La demande provient toujours du Samu. Et les Genevois ne rechignent pas à la tâche. « On apprécie toujours de collaborer avec les secours français, qui sont dévoués et aux petits soins avec nous. » Sophie Roselli source

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