Avoir le réflexe d’employer l’hélicoptère

dimanche 19 décembre 2010

« Parfois, on a le sentiment que l’on pourrait intervenir plus qu’on ne le fait », lâche Thierry Fruit. Cette remarque du chef de la base héraultaise de la Sécurité civile, démontre qu’il existe encore dans la chaîne de secours, des a priori et vieux réflexes quant à l’emploi d’une voilure tournante lors d’une situation impérieuse.

L'hélicoptère Dragon 34 - Photo DRDes réactions liées, la plupart du temps, à une méconnaissance de l’évacuation sanitaire et de la médecine d’urgence héliportée. Étonnant et pourtant... La preuve en exemples : « Certains pensent que l’hélicoptère ne peut intervenir de nuit alors que nous volons. Il y a aussi cette croyance disant que l’on ne peut pas se poser partout. Nous, pour intervenir, il nous faut une aire de trente mètres par trente. Si le posé est impossible, on hélitreuille. Et si cela n’est pas pas faisable, on peut descendre le médecin ou le secouriste à proximité », détaille Thierry Fruit. Combattant aussi cette propension qu’ont certains « à vouloir faire la météo à la place du commandant de bord, lorsqu’il pleut fort, notamment, alors que nous pouvons voler ».

Il y a, enfin, ceux qui pensent que cela coûte trop cher. Or, il faut savoir qu’un hélico médicalisé (à l’image d’un avion de ligne) coûte parfois plus parqué au sol qu’en l’air. Et puis, commencer ainsi à calculer le prix d’une vie... D’autant qu’en matière de réactivité, rien ne peut pour l’instant battre l’hélicoptère : « De nuit, on peut être opérationnel en une heure, sachant que les équipages ne dorment pas sur la base. De jour, en cinq minutes nous, sommes en l’air. »

Et une fois en vol, le Dragon avale quatre kilomètres en une minute. Dernier point encore pour les hélico sceptiques : procéder à un acte médical (comme une thrombolyse par exemple lors d’un accident vasculaire, où chaque seconde compte) est faisable. Ce qui n’est quasiment pas le cas à bord d’une ambulance en mouvement.

Ultime avantage, enfin, pour le malade et pas des moindres : avec un hélicoptère, les phénomènes d’accélération/décélération sont divisés par dix par rapport à un transfert par la route. On imagine aisément la différence physique que cela peut produire sur un organisme meurtri.
J.-F. C. source

Vos commentaires

  • Le 21 décembre 2010 à 21:10, par Chris En réponse à : Avoir le réflexe d’employer l’hélicoptère

    Il est très surprenant d’apprendre que messieurs les pilotes de la Sécurité Civile, vous passez vos nuits à la maison. Les pilotes des samu, employés de sociétés civiles, eux, sont d’astreinte à l’hopital pendant 12 heures. Pas surprenant que l’on ne fasse pas appel à vous si vous mettez une heure à décoller, alors qu’un équipage de samu décolle en moins de 10 minutes.

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    • Le 22 décembre 2010 à 14:06, par Chris En réponse à : Avoir le réflexe d’employer l’hélicoptère

      Oui mais tous les hélicos des SAMU ne sont pas H24 (en général de 10 à 22H), contrairement aux Dragons !

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      • Le 23 décembre 2010 à 11:56, par Chris En réponse à : Avoir le réflexe d’employer l’hélicoptère

        Le samu de Nantes lui fonctionne 24 sur 24. Et à quoi bon être H24 comme vous le dites si le Dragon met 1 heure avant de décoller la nuit. Ce que l’on attend d’un hélicoptère médicalisé c’est avant tout son délai d’intervention. Je suis le premier à reconnaître l’immense talent des équipages des Dragons mais pourquoi l’administration les laissent-ils dormir chez eux ? Une connerie de plus. Effectivement, les coûts d’un hélicoptère sont importants, même cloué au sol. Mais le samu qui commande des vols médicalisés travaille dans une logique de rapidité d’action.

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  • Le 24 février 2011 à 14:10, par Chris En réponse à : Avoir le réflexe d’employer l’hélicoptère

    Le but est la rapidité d’action donc si cela met plus de temps à partir de l’appel jusqu’au transport à l’hôpital, il n’y a plus de bénéfice, si le personnel doit mettre une heure pour décoller du fait qu’il n’est pas prêt du lieu de décollage ; c’est simple, logique et imparable ; l’hélico perd de sa réactivité et de ses avantages.

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