Pour contrôler ses lignes moyenne tension, Électricité réseau distribution France (ERDF) utilise la voie des airs. Pendant trois semaines, un hélico va scruter 1 800 km de réseaux.

On l’entend arriver plusieurs secondes avant de le voir. Le bruit du moteur du Jet Ranger et ses grandes pales qui brassent l’air ne passe pas inaperçu. Sur le terrain de foot de Saint-Cyr-du-Ronceray, hier matin, le va-et-vient de l’appareil à basse altitude a interpellé les voisins proches du stade.

Utilisée depuis une trentaine d’années, « la surveillance par hélicoptère est extrêmement efficace, souligne Christian Levilly, responsable maintenance pour Électricité distribution France (ERDF). Alors qu’à pied on ne peut guère contrôler plus d’1 ou 2 km à l’heure, avec l’hélico on frise les 30 km à l’heure. »

Détection fiable et rapide
La surveillance du réseau de distribution d’électricité est « une préoccupation permanente pour ERDF. L’hélicoptère est un moyen de détection fiable et rapide des défauts : usure par le vent, la grêle, le gel ou la foudre ; envahissement par la végétation ; isolateurs brisés par des plombs de chasse..., fait remarquer Arnaud Tanquerel, chargé des relations avec les collectivités locales pour ERDF. Meilleur est notre réseau, meilleur est la qualité de fourniture à nos clients. »

Chaque année, ERDF procède, durant trois semaines à un mois, à des visites aériennes dans le Calvados. Les 5 500 km (sur les 18 000 km que compte le réseau moyenne et basse tension) les plus inaccessibles sont surveillés par hélico, à raison d’un tiers chaque année. « Le gain pour la qualité du réseau de distribution et de pouvoir détecter 15 à 20 défauts supplémentaires par an, par rapport à un contrôle visuel au sol », précise le responsable maintenance.

Un pilote très expérimenté
Avec son gros autocollant ERDF collé sur la queue de l’appareil, Air touraine hélicoptère, qui assure les missions de surveillance des lignes électriques, fait tout pour ne pas passer inaperçu pour ne pas être confondu avec un terroriste.

« Pour contrôler les lignes, nous volons très près, à 5 ou 10 m, et à très basse altitude, c’est-à-dire entre 10 et 15 m de haut, explique le pilote du Bell 206, Sébastien André. En s’identifiant bien, nous évitons que des riverains appellent la gendarmerie. » Pour voler aussi près des lignes, l’entreprise bénéficie d’une habilitation spéciale, attribuée à des pilotes ayant plus de 2 000 heures de vol.

L’opération de surveillance par hélicoptère est en train de se terminer dans la Manche et devrait démarrer dans le Calvados avant la fin du mois. En fonction de la clémence du temps. Pas de pluie, ni de vent pour ce travail. Anne BLANCHARD-LAIZÉ source

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