Incendie : 1.200 euros l’heure de vol héliporté, la facture sera salée

vendredi 22 octobre 2010

Cela fait 12 jours que les hélicoptères du civil se relaient sans cesse sur les foyers incendiés du Maïdo, soit pour inonder, soit pour ravitailler en matériel ou nourriture les hommes au sol. Même si l’arrivée du bombardier d’eau leur a fait de l’ombre depuis mardi, leur travail, moins spectaculaire, reste un appui déterminant... même pour le bombardier. La facture, elle, s’annonce salée.<br /
Philippe Morin est un habitué des incendies à la Réunion. Pilote et directeur adjoint de la société Corail HélicoptèrePhilippe Morin est un habitué des incendies à la Réunion. Pilote et directeur adjoint de la société Corail Hélicoptère créée en 2004, il a l’habitude de coopérer avec les autorités du SDIS. Récemment encore à la Montagne, à la Ravine des Lataniers ou encore à Cambaie il y a deux semaines.

84.000 euros pour dix jours d’intervention
La société Corail est la seule à avoir obtenu cette année le marché public du soutien héliporté aux feux se déclenchant à la Réunion. Un "contrat du SDIS" qui vaut pour trois ans avant un nouvel appel public à la concurrence.

En face, et devant l’ampleur de l’incendie, la concurrence a également été réquisitionnée en renfort occasionnel. Hélilagon et Mafate Hélicoptère complètent ainsi la panoplie des prestataires privés.

Avec 7 à 8 heures de vol en moyenne chaque jour, et ce depuis 12 jours (ndlr : en réalité 10 jours d’intervention pour la société Corail pour cause de repos), la facture grimpe assez vite. Ainsi, avec approximativement 70 heures de vols cumulées, pour une heure facturée entre 1.200 et 1.500 euros, la facture s’élève à 84.000 euros en hypothèse basse.

Le Pilote Philippe Morin aux commandes de l'AS 350 "Être pilote bombardier requiert une qualification particulière"
Devant cette situation d’exclusivité qui peut paraître enviable, l’obtention de ce marché requiert une somme de technicité. "A Corail, nous sommes que deux pilotes sur cinq à avoir la qualification pour opérer en tant que bombardier d’eau", précise Philippe Morin.

La manœuvre s’avère, en effet, des plus délicates. "Le bambi bucket (ndlr : nom d’origine australienne caractérisant la poche d’eau à sangle extensible pouvant contenir de 600 à 1.000 litres d’eau) qui mesure environ 1.50 mètre de diamètre doit se positionner exactement au-dessus des retenues collinaires. Nous devons être très prudents. Des branches peuvent tomber dedans et gêner considérablement l’appareil", confirme le pilote aguerri.

Enfin, en vol, le pilote d’hélicoptère doit suivre les instructions de l’officier aéro. Au premier plan, le "Bambi Bucket" Un officier qui peut être placé au sol pour les hélicoptères mais qui, pour le désormais célèbre Dash 8, doit survoler en stationnaire à proximité des cibles à inonder.

Malgré l’attribution du succès de la maîtrise de l’incendie au Dash 8, les pilotes d’hélico continueront, quant à eux, leur inlassable travail de sape. Ludovic Grondin source

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