Un petit tour en Dragon avec les sauveteurs aériens

mardi 24 août 2010

Une personne coincée dans les rochers ? Un grave accident de la route ? Dragon 29, l’hélicoptère de la Sécurité civile, décolle.
Reportage

9 h
Ce jour-là, un ciel bleu comme la mer se lève au-dessus de l’aéroport de Pluguffan. À l’entrée des bâtiments de la Sécurité civile, un digicode. L'hélico peut décoller en moins de trente minutes le jour, en une heure la nuit. Derrière les grillages, on aperçoit le Dragon 29 (du nom de son indicatif radio).

L’hélicoptère rouge et jaune étincelle sous le soleil. Propre comme un sou neuf. Paré à décoller pour une évacuation d’urgence ou un sauvetage.

Le chef de la base, Philippe Joly, combinaison orange et lunettes de soleil, nous ouvre les portes. Tout sourire. Impatient de voler, déjà. Parce qu’on va voler, c’est sûr ? « Avec le secours, on ne peut jamais savoir. Mais l’été, on sort quasiment tous les jours. On a même eu des nuits un peu compliquées dernièrement. »

À la mi-août, le Dragon a été appelé pour deux pêcheurs noyés du côté de l’Île Chevalier, près de l’Île Tudy. Un dur moment. « On a treuillé les corps... » Sacré métier. À la Sécurité civile du Finistère, quatre pilotes et quatre mécaniciens, rejoints par un pompier plongeur l’été, se relaient « H24 » pour intervenir à tout moment.

En battant des ailes à 220 km/h, leur oiseau vole en 22 minutes en tous points du Finistère et même un peu plus loin, jusqu’au Nord des Côtes-d’Armor et aux îles du Morbihan.

11 h 48
Premier appel. Une dame de 56 ans tombée de son balcon à Quimper. En trois minutes, Philippe, Fabrice Airiau, pompier plongeur, et Thierry Français, le mécano et opérateur de bord, sont calés dans leurs sièges, casques radio sur la tête.

Dans son micro, Philippe s’impatiente : impossible de localiser l’endroit. Soudain : « C’est là-bas, à midi ! », hurle Thierry. Philippe fait tournoyer son oiseau au-dessus d’une maison isolée dans la campagne. « Attention à l’atterrissage, il y a deux lignes à haute tension. » L’oiseau se pose comme une plume. Le vent de ses pâles fait danser les arbres. La victime est prise en charge, l’équipe du Smur embarque aussi. Direction Brest.

14 h
Retour à Pluguffan. Déjeuner au resto de l’aéroport. Pas le temps de manger les gaufres. Déjà un nouvel appel. Illico, Philippe fait le signe du rotor avec le doigt. « On redécolle pour un hélitreuillage dans l’eau. Un gars emporté par les courants à Plouarzel. » Le temps pour Fabrice d’enfiler sa combinaison de plongeur et l’hélicoptère s’envole à 3 000 pieds (environ 900 m). En un clin d’œil, on rejoint la baie de Douarnenez.

« La recherche en mer, c’est particulier, prévient Philippe. Quand on dit qu’on cherche une aiguille dans une botte de foin, ce n’est pas une vue de l’esprit. » On n’a pas l’occasion d’expérimenter. « Opération annulée, s’excuse presque Thierry. La personne a été récupérée. »

Fabrice fait la moue : « Zut ! J’aurais bien fait plouf, moi ! » « Bah, on va aller manger nos gaufres », le console Philippe.

15 h 50
En l’air, Philippe pousse les gaz, slalome dans le ciel vide. C’est jour de grandes marées et le pilote décide de patrouiller le long des côtes pour repérer d’éventuels pêcheurs envasés. Au-dessus de la pointe du Raz, le pilote désigne quelques aventuriers hissés sur les rochers...

Bientôt, la baie d’Audierne nous fait de l’œil. Puis Le Guilvinec. Bénodet... « Une balade de milliardaire, hein ? », pavoise Philippe, radieux. Malheureusement, il faut retourner à la base faire le plein.

16 h 56
À peine le temps de se poser, le dragon doit redécoller. Cette fois, pour un conducteur accidenté à Loctudy. Et quand arrive le soir, Philippe prévient que la journée n’est pas terminée. « À 22 h, on fait un vol de nuit. Un exercice d’hélitreuillage. »

Il est presque minuit quand le Dragon rentre pour de bon dans son hangar. Les hommes, eux, ont encore un peu de boulot. Thierry doit vérifier les entrailles de la bête. Et Philippe se fader de la paperasse. Ils ne dorment donc jamais ? « On a des journées de belles amplitudes. Mais quand tu sauves deux personnes comme aujourd’hui, c’est que du bonheur. » Yann-Armel HUET source

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