Le nouvel hélico a déployé ses pales

jeudi 7 février 2008

Arrivé fin janvier en pièces détachées, le remplaçant de l’Alouette III a été remonté par une équipe d’Eurocopter, son fabricant. Avant sa mise en service opérationnel, au mois d’avril, le nouvel hélicoptère va encore subir une série de tests et de réglages.

Alors qu'un avion de ligne d'Air France se présente à l'atterrissage hier matin, le nouvel hélicoptère de la gendarmerie est en cours de réglage sur la base aérienne - Photo Raymond Wae TionLe mot Gendarmerie est masqué par du ruban adhésif et, sur la queue de l’appareil, figure encore le drapeau allemand. L’EC 145, nouvel hélicoptère de la Section aérienne de la gendarmerie (SAG), n’est toujours pas, officiellement, propriété des militaires français. Il le sera seulement lorsque l’équipe franco-allemande d’Eurocopter estimera que l’engin est apte au service.

Arrivés fin janvier sur l’île dans des caisses transportées par avion cargo, les différents éléments de l’EC 145 ont été assemblés.

Hier, devant la presse réunionnaise et sous le contrôle des mécaniciens et du pilote d’essai allemands, les deux moteurs ont été démarrés, le rotor lancé et les pales ont vigoureusement brassé l’air de la base aérienne de Gillot où est basée la SAG. Mais les patins de l’hélicoptère n’ont pas décollé du sol. Trop tôt.

La stricte procédure appliquée par l’équipe d’Eurocopter prévoit encore une série de réglages au sol avant le premier décollage, qui devrait avoir lieu dans les tout prochains jours. Ce n’est qu’à la mi-avril que l’EC 145 sera admis au service opérationnel, remplaçant officiellement l’Alouette III, qui sillonne depuis 1972 le ciel réunionnais.

Outre pour peaufiner les réglages techniques, la période s’étendant jusqu’au mois d’avril sera mise à profit pour effectuer la formation des personnes concernées par l’utilisation de l’engin : militaires du Peloton de gendarmerie de haute montagne ou de l’Élément léger d’intervention, médecins urgentistes, sauveteurs en mer.

60 km/h plus rapide que l’Alouette
« C’est une machine ultra-performante, se réjouit le chef d’escadron Pascal Bernardini, qui commande la SAG. Grâce à elle, nous serons enfin en accord avec la législation qui impose d’avoir deux moteurs pour survoler les villes. Jusqu’à présent, nous avions une dérogation pour que l’Alouette III, monomoteur, soit autorisée à se poser sur le toit de l’hôpital de Bellepierre ».

Plus spacieux, plus puissant, plus rapide. Les avantages de l’EC 145 par rapport à l’Alouette sont nombreux. La charge totale au décollage de l’Alouette est de 2,250 tonnes, celle de l’EC 145 pourra aller jusqu’à 3,5 tonnes.

Construit en Allemagne par la société Eurocopter, l'appareil porte encore l'immatriculation et le drapeau allemands - Photo Raymond Wae Tion Lorsqu’elle embarque sept personnes (deux membres d’équipage, trois secouristes, un enfant et le parent accompagnant par exemple), l’Alouette est hors norme. L’EC 145 pourra, lui, outre le pilote et le mécanicien de bord, embarquer jusqu’à huit passagers, ou une équipe de secours de trois personnes avec un blessé allongé sur une civière.

Sa vitesse de croisière (60 km/h de plus que celle de l’Alouette) lui permettra d’effectuer le trajet Saint-Denis Saint-Pierre en 7 à 8 minutes de moins, soit un gain d’une quinzaine de minutes sur un aller-retour.

Pas une machine tout-temps
Autre avantage : son treuil plus puissant pourra soulever deux personnes au lieu d’une, ce qui permettra au médecin ou au secouriste de remonter en même temps que la victime. D’où un gain de temps et surtout beaucoup moins de stress pour la victime.

Pour ses missions de police, notamment pour les recherches de personnes, l’appareil sera équipé d’un phare hyperpuissant.

« Attention, prévient pourtant le commandant Bernardini. Ce n’est pas une machine tout-temps, qui pourra voler quelles que soient les conditions météo. Certes, elle sera équipée d’un pilotage automatique et d’un système de navigation perfectionné, mais qui ne seront pas exploitables dans les missions de secours à l’intérieur de l’île. Il n’y a en effet pas de radar permettant de détecter les obstacles, nombreux en zone montagneuse. Il nous faudra toujours un minimum de visibilité horizontale ».

Fin avril, l’Alouette III quittera officiellement l’île après plus de 35 ans de bons et loyaux services. Elle rejoindra la région lyonnaise et finira probablement sa carrière dans la Marine nationale. source

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