Un site sous haute surveillance

mercredi 29 avril 2009

Près de ce fragment d'épave (le plus important), deux techniciens (en combinaison rouge) sont en train de procéder à de minutieuses investigations - Photo : Gérard BaldocchiAprès une première journée de recherches effectuées dans des conditions dantesques en raison d’une météo épouvantable, l’équipe de techniciens (1) mandatée sur place pour retrouver le plus grand nombre de débris du Dragon 2B et relever un maximum d’indices, a pu hier bénéficier d’une accalmie qu’elle s’est employée, dès les premières heures du jour, à mettre à profit. Aidés d’un hélicoptère qui a survolé le site pendant une bonne partie de la matinée, les experts ont ainsi fouillé le maquis afin de poursuivre les investigations entamées avec célérité dès lundi matin malgré un temps exécrable.

Une vaste zone interdite d’accès
Des recherches ayant conduit les autorités compétentes à prendre un certain nombre de précautions pour que le site soit sécurisé, donc interdit au public. Une mesure logique sauf que l’ampleur du périmètre bouclé n’est pas sans surprendre. Impossible ainsi de s’approcher du point d’impact de l’appareil à moins de 500 mètres, sans aucune possibilité (vu le relief escarpé des lieux) d’entrapercevoir l’épave.

Une interdiction étendue aux photographes de presse ne réclamant qu’un droit à l’image nullement assimilable à une quelconque démarche « charognarde ». Et ne relevant même pas du moindre abus puisqu’il ne s’agissait que de saisir - à distance respectable - l’image de ces spécialistes occupés à explorer la végétation pour ramasser les débris de l’appareil. Un site mis à tel point sous haute surveillance que la moindre présence humaine détectée sur les contreforts supérieurs (accès à la chapelle Santa Chiara pour ceux qui connaissent les lieux) mettait en alerte les représentants de la gendarmerie bouclant la zone et prompts à user de leurs appareils photographiques pour matérialiser la présence de ces curieux. De grands moyens dont la mise en oeuvre ne peut ainsi que laisser perplexe. D’autant que les habitants de la commune de Rutali ont, au-delà de leurs marques de compassion pour les victimes de cette tragédie, fait preuve, depuis dimanche matin, de beaucoup de discrétion et de pudeur. Ce n’est donc pas dans de quelconques manifestations de voyeurisme de la population locale qu’il faut chercher les raisons de ce blocus un peu disproportionné, au regard de la superficie du territoire communal mis de la sorte « sous scellé » pour tout le temps - plusieurs jours selon toute évidence - que dureront ces recherches méticuleuses.

Et pour cause : les enquêteurs souhaitent accorder la plus grande importance à la moindre pièce qui pourra être retrouvée et ainsi analysée avec le concours d’Eurocopter, constructeur de l’appareil, et des entreprises sous-traitantes.


Une certaine « sensibilité » aux turbulences

Sans préjuger des conclusions de cette enquête qui s’annonce longue, il faut savoir qu’après le premier crash enregistré en France sur la flotte des appareils EC 145 (en 2003 dans les Pyrénées) certaines dispositions avaient été adoptées pour limiter la masse de l’appareil dès lors qu’il était appelé à effectuer des opérations en atmosphère turbulente, particulièrement en moyenne et haute montagne. Des conditions de vols dans lesquelles plusieurs équipages avaient effectivement relevé une certaine sensibilité aux commandes, source de difficultés.

On comprend dès lors la minutie qui préside à l’enquête en cours, de nouveaux enseignements majeurs pouvant être tirés de ce crash de Rutali, pour améliorer la fiabilité de ces appareils dont la flotte hélico de la Sécurité civile est intégralement composée aujourd’hui. source

(1) Les experts présents sur le site appartiennent à trois organismes : le BEAD Air (Bureau d’Enquêtes Accidents Défense Air) basé à Brétigny-sur-Orge, la Sécurité civile elle-même et la firme Eurocopter qui construit ces appareils.

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