Un surfeur britannique en perdition secouru en pleine nuit dans l’Oisans

vendredi 2 mars 2007

La cascade de Muretouse entre le lac du Chambon et La Grave. C'est à cet endroit qu'en pleine nuit, le surfeur britannique a pu être treuillé par la Sécurité Civile et le PGHM de l'Isère - Photo © DL / Joëlle JOUFFREYBloqué en pleine obscurité dans une vertigineuse paroi de l’Oisans tapissée de glace, un surfeur britannique a passé plusieurs heures sur une minuscule vire, avant d’être treuillé dans des conditions extrêmes et dans la nuit noire par un équipage de la Sécurité civile et un sauveteur du Peloton de gendarmerie de haute montagne de l’Isère.

Thomas, 30 ans, est un miraculé. Ce sont les secouristes qui le disent et ils connaissent leur affaire. Bloqué en pleine obscurité dans une vertigineuse paroi de l’Oisans tapissée de glace, ce surfeur britannique a passé plusieurs heures, mercredi, sur une minuscule vire, avant d’être treuillé hier à 0h30 dans des conditions extrêmes et dans la nuit noire par un équipage de la Sécurité civile et un sauveteur du Peloton de gendarmerie de haute montagne de l’Isère.
En vacances aux Deux-Alpes, le jeune homme avait quitté ses amis dans le secteur du glacier pour s’aventurer dans des combes hors-pistes situées au nord du domaine skiable : une zone escarpée, prisée des free-riders mais propice aux erreurs d’itinéraires.
Malgré son excellente technique, le Britannique allait tomber dans le piège : il s’engagea dans le versant donnant sur la vallée de la Romanche et se trouva rapidement dans une position très délicate : après être parvenu à franchir, on ne sait comment, plusieurs cascades de glace, Thomas fut contraint de s’arrêter vers 1 500 mètres d’altitude, agrippé à quelques rochers, en plein milieu de la cascade de Muretouse, dans un secteur étroit et quasiment vertical qui domine la RN 91 entre le lac du Chambon et La Grave.


L’exploit technique du pilote

L'Alouette 3 de retour de sa mission - Photo © Christophe GothiéA l’aide de son téléphone portable, il parvint à joindre un ami... en Angleterre, qui appela la gendarmerie des Deux-Alpes. Le surfeur en détresse expliqua aux militaires que, de la paroi, il pouvait apercevoir une route. La nuit était tombée. Prenant en charge deux amis de Thomas qui, très inquiets de ne pas le voir rentré, venaient de se présenter à eux, les gendarmes s’engagèrent sur la RN 91 et scrutèrent la montagne après avoir demandé par téléphone au jeune Anglais de maintenir son appareil allumé. En fin de soirée, miracle : les militaires et les jeunes Britanniques aperçurent une minuscule lumière comme suspendue dans l’obscurité...
L’information fut transmise à la base avancée du secours en montagne d’Huez. Vers minuit, le pilote de l’Alouette 3, Rémi Fiorillo, le mécanicien de bord Emmanuel Larat, et le gendarme du PGHM de l’Isère Hervé Labarde prirent la décision de "tenter le coup".
En quelques minutes, l’appareil fut sur zone. Guidés par le gyrophare de la voiture de gendarmerie positionnée sur la RN 91, les trois secouristes parvinrent à distinguer la petite lueur du téléphone de Thomas. En s’aidant de son puissant phare, le pilote de l’Alouette 3 commença alors son approche. A quelques centimètres de la paroi, il parvint à tenir un long stationnaire, le temps pour le mécanicien de treuiller le sauveteur. "Dans ce type de situation, la très grande difficulté pour le pilote réside dans l’absence des repères visuels qui existent en plein jour. Techniquement, c’est du très haut niveau", témoignait hier Hervé Labarde.


Déposés sur la route

En quelques instants, ce dernier fut donc treuillé à la hauteur du Britannique à bout de forces. "J’ai réussi à lui passer une sangle et le pilote s’est dégagé de la gorge", explique sobrement Hervé Labarde. Placé dans l’impossibilité, pour des raisons techniques, de remonter les deux hommes à bord de l’hélicoptère, l’équipage les garda en bout de treuil et les déposa sur la RN 91, que les gendarmes venaient de fermer à la circulation. Des dizaines d’automobilistes, éberlués, furent ainsi les témoins, vers minuit et demie, d’un incroyable spectacle ! Transporté à l’hôpital, Thomas, dont les secouristes disent qu’il n’aurait jamais pu tenir toute la nuit dans la position où il se trouvait, est aujourd’hui en plein forme... source

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